Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/127

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j’aie accompli les jours. » Il revint encore et lui dit : « ’Ali, es-tu près de sortir ? » Un homme le vit, il alla trouver le mari de cette femme et lui dit : « L’enfant fait telle et telle chose à ta femme. » L’homme vint se cacher le lendemain, Moh’ammed arriva et dit : « ’Ali, quand sortiras-tu ? — Demain. » Il vint au monde. Son cousin vint à lui, le revêtit d’un burnous, d’une chemise, d’une culotte et lui donna des chaussures et dit à son oncle : « Ne dis pas que ta femme a enfanté. »

Quand ils furent grands, ils allèrent jouer. Ils jouaient avec les enfants des Romains. Ils se disputèrent avec eux, l’emportèrent sur eux et leur dirent : « Si vous ne faites la profession de foi, nous vous battrons continuellement. » Les autres s’en allèrent en pleurant et leurs parents leur demandèrent : « Pourquoi pleurez-vous ? — ’Ali et Moh’ammed nous ont battus. — Qui sont ’Ali et Moh’ammed ? — Des fils des Romains. » On se mit à leur recherche, mais on ne les trouva pas.

Depuis longtemps ’Abri était le chef de la ville et commandait aux Romains. Il dit à son fils : « Je vais mourir : prends vingt