Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/128

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chameaux, tu emporteras vingt charges, tu iras trouver Moh’ammed et tu les lui donneras en présent. — Et pourquoi à ce Moh’ammed ? — On l’appelle prophète : quand tu lui auras fait ce don, prononce la profession de foi. » Il mourut.

Le fils de ’Abri alla trouver le marabout des Romains qui était un démon, et lui dit : « Seigneur marabout, les chameaux parlent-ils ? — Ils parlent, prends un bâton, frappe-les. » Il prit un bâton, et battit un chameau. Celui-ci se plaignit. Le prophète reprit : « Ce n’est pas ainsi, » et il demanda : « Chameau, où vas-tu ? — Vers Moh’ammed. » Il continua avec le suivant qui répondit : « Je viens à Moh’ammed. » On dit à ’Abri : « Les chameaux sont à Moh’ammed, les charges sont à Moh’ammed ; il n’y a rien pour toi. » Il entra en fureur et dit : « Sortez, nous couperons la tête de Moh’ammed. » Ses soldats sortirent et formèrent une grande armée.

Moh’ammed se leva et dit : « ’Ali, Belâl va faire l’appel à la prière. » Sidi Belâl se leva, fit l’appel et quatre cents fois il fit profession de la religion de Moh’ammed. On sortit pour combattre, on livra bataille.