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Page:Basset - Nouveaux Contes berbères, 1897.djvu/46

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à la porte. La grenouille l’entendit et demanda : « Qui ose frapper chez la fille des rois ? — C’est moi le gypaète, fils de gypaète, ne laissant se perdre aucune charogne. — Va t’en d’ici vers les cadavres ; moi, la fille du roi, je n’irai pas avec toi. » Il partit sur-le-champ.

Le lendemain, le vautour passa près de la tortue et la trouva soucieuse devant sa porte : il l’interrogea. Elle lui répondit : « La grenouille est partie. — Je vais te la ramener, dit le vautour. — Tu me rendras un grand service. » Il s’en alla et, arrivé à la maison de la grenouille, il se mit à battre des ailes. Elle lui dit : « Qui vient à l’aurore faire du tapage chez la fille des rois et ne la laisse pas dormir à son aise ? — C’est moi, le vautour, fils de vautour, qui enlève les poussins de dessous leur mère. » La grenouille reprit : « Va t’en d’ici, père du fumier ; ce n’est pas toi qui conduira une fille de roi. » Le vautour se fâcha et partit sur-le-champ mi-content : il s’en retourna dire à la tortue : « Elle refuse de revenir avec moi : cherche quelque autre qui puisse entrer dans son trou et la faire sortir ; alors je pourrai la ramener, même si elle ne veut pas marcher. »