Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 1.djvu/139

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
1603. septembre.

et son frere, et je l’en priay instamment ; ce qu’il accepta a tel sy[1], que le lendemain nous viendrions disner avesques luy : car son train arrivoit le jour mesme.

Or ce docteur Pets n’aymoit pas le Rosworm, et le reingraf luy ayant dit l’estat ou j’estois avesques luy, apres le disner, luy et moy estans a moitié yvres, il m’en parla et me dit que je me devois soigneusement garder du Rosworm quy estoit le plus meschant de tous les hommes, et qu’il m’offroit l’assistance du colonel Pets, son frere, quy avoit trois mille lantsquenets en l’armée ; que le reingraf, mon cousin, y avoit six cens chevaux françois, et autant de la cavalerie de Moravie, qu’il commandoit conjointement ; et que je cherchasse encor quelque support en l’armée ; que de son costé il tascheroit de m’y en trouver, et qu’il s’offroit d’estre entierement mon amy : dont je le remercia avesques les paroles plus exquises que je peus. Sur cela nous nous separasmes avec promesse d’aller le lendemain disner cheux luy : il en pria aussy Mr  le prince de Jainville et Quinterot, quy avoint disné avesques luy cheux moy. Je dis au reingraf ce que le docteur Pets m’avoit dit du Rosworm, et il fut bien ayse que le dit docteur se fut desclaré pour moy, et son frere aussy ; car il n’aimoit pas Rosworm.

Le lendemain nous vinmes a l’hostellerie ou le docteur Pets nous devoit traitter, ou nous trouvasmes le colonel Zeiffrid Colovich[2], quy estoit arrivé le soir

  1. A tel si, à condition.
  2. Siffrid ou Siegfried Colowitz était un des principaux officiers de l’armée impériale. Il s’était signalé cette année même par de