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journal de ma vie.

Quant a nostre cavalerie, elle estoit complette de neuf cens bons chevaux.

Apres avoir commencé ce bon ordre pour grossir nos trouppes, je parlay de l’assemblée de l’armée et du temps auquel elle pourroit estre preste, et trouvasmes qu’elle estoit en diverses garnisons sur toute cette frontiere de Champaigne depuis Mouson[1] jusques a Chaumont en Bassigny, et que sy je luy donnois rendés vous a Sainte Menehou selon l’ordre que j’en avois du roy, qu’elle n’y pourroit estre toute assemblée en douse ou quinse jours, quy seroit une perte de temps grandement importante au service du roy : et ayant veu et consideré la carte, il me vint en pensée de faire mon rendés vous general a Montereau, et d’y faire acheminer les trouppes par trois divers chemins, assavoir : celles quy estoint vers Mouson, Donchery[2], et autres lieux de cette frontiere, les faire passer au dessus de Reims, et de là par dessous le Monaymé[3] a Sesanne, Barbonne, Villenosse, et Provins, a Montereau ; celles de Vittry, Saint Disier, Ligny[4], et

  1. Mouzon, sur la rive droite de la Meuse, aujourd’hui chef-lieu de canton de l’arrondissement de Sedan, département des Ardennes, était compris dans le gouvernement de Champagne, ainsi que Chaumont ; mais ces deux villes sont fort éloignées l’une de l’autre.
  2. Donchery, sur la rive droite de la Meuse, arrondissement et canton de Sedan.
  3. Sans doute le Montarmé, qui domine Montmort, sur la route de Reims à Provins par Épernay et Sezanne.
  4. Ligny, chef-lieu de canton de l’arrondissement de Bar-le-Duc, département de la Meuse. Situé sur la rive gauche de l’Ornain, Ligny faisait partie du Barrois mouvant.