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1615. octobre.

seur. Sur cela Descures luy manda qu’il n’y avoit plus lieu d’attendre, et que s’il ne passoit, il ruinoit les affaires du roy. Allors il vint lui mesmes pour s’en resoudre avec Descures, ou il nous trouva ; et fut conclu que Vaubecourt passeroit encores le jour mesmes avec son regiment et prendroit quelque poste avantageux ; que Piemont tiendroit le bout de deça de la chaussée ; et que tous deux feroint passer toute la nuit les bagages de l’armée que nous fismes accompagner de [quattre compagnies de][1] carabins : et l’on donna rendés vous au reste de l’armée au bord de la chaussée au lendemain a la pointe du jour ; ce qui s’executa ponctuellement, et Mr de Pralain passa le vendredy 9me la chaussée avec la compagnie de gens d’armes de la reine mere qu’il commandoit, me laissant la charge et l’ordre pour faire passer le reste, puis de faire la retraitte[2] avec les neuf compagnies de chevaux legers ordonnées pour cet effet ; ce que je fis sans desordre[3], hormis que celuy quy porta l’ordre aux chevaux legers se perdit la nuit et ne leur porta qu’au jour, ce quy fut cause qu’elles[4] arriverent comme tout achevoit de passer, et je laissay pour la retraitte les compagnies de gens d’armes de Lorraine, Vaudemont, et Monbason, qui estoint du regiment de cavalerie dont on m’avoit donné le commandement. Comme le regiment de Picardie, (dont Mr du Maine avoit quelques jours auparavant deffait quattre com-

  1. Inédit.
  2. C’est-à-dire : l’arrière-garde.
  3. Il y avait dans les précédentes éditions : sans descendre.
  4. Elles, c’est-à-dire les compagnies de chevau-légers.