Nous entrames dans le fossé de nostre costé le 21me de juin, et y fismes quattre traverses : cela se fit au jour que je commandois. Mr de la Vallette et le comte de Paluau[1] furent blessés, et Carbonié tué avec Favoles et Des Herables et Du Roc : celuy cy estoit a Mr de Saint Luc, et le precedent a moy, tous deux braves hommes ; Favoles estoit mon ayde de camp[2].
Le 23me on traitta et la capitulation fut sinnée ; et le 24me, jour de Saint Jean[3], Mr de Soubise sortit de la place : Mr d’Espernon et moy y entrames avesques les gardes du roy, françoises et suisses ; puis j’en sortis pour aller accompagner les ennemis en sortant, a une lieue de la ville jusques en lieu de seureté.
Le 26me le roy partit de Saint Julien[4], et s’en alla a Cognac.
Durant ce siege Mr le cardinal de Guyse mourut du pourpre a Saintes ou il s’estoit fait porter[5].
- ↑ Antoine de Buade, seigneur de Frontenac, baron de Paluau, fils de Geoffroy de Buade, seigneur de Frontenac, et d’Anne de Carbonnier, devait être le neveu du sieur de Carbonnier, tué à côté de lui, et non son beau-frère, comme le dit Hérouard.
- ↑ « Là se fit voir le genereux courage du mareschal de Praslin, des sieurs de Bassompierre et de Saint-Luc, avec une grande partie des volontaires de l’armée, desquels resta mort sur la place le sieur de Charbonnier, d’un coup de mousquet qu’il receut en la teste. » (Thresor de l’Histoire generale de nostre temps.) — Cette action eut lieu le 23 juin, et non le 21.
- ↑ Ces dates sont à rectifier : M. de Soubise envoya un parlementaire le soir du 23 juin ; mais les articles de la capitulation ne furent accordés et signés que le 25, et la garnison sortit le 26.
- ↑ Suivant le Journal d’Hérouard, le roi ne partit de Saint-Julien que le 28 ; il coucha à Brizembourg (Charente-Inférieure), et entra le 29 à Cognac.
- ↑ Le cardinal de Guise mourut le 21 juin.