fera ce qu’il nous promet, et ce sera nostre bien. » Monsieur le connestable luy dit qu’il y auroit bien de la peine a ce changement quy n’aggreeroit ny a l’un ny a l’autre quartier, et que les gardes ne voudroint pas obeir a ces mareschaux de camp du quartier du Moustier : en fin il me pria d’aller sur les lieux avec Gamorini, le Meine[1], et les Essars[2], et que le lendemain je m’en revinsse disner avesques luy, luy rammenant ces trois personnages susdits, desquels il vouloit aussy prendre l’advis, ce que je fis le lendemain dimanche 5me, a la pointe du jour, affin qu’il n’y eut aucun mareschal de camp du quartier du Moustier quy m’y vit. J’y menay lesdits Gamorini, le Meine et les Essars, et Lancheres[3] de plus quy avoit la fievre, mais il se força. Nous reconnusmes exactement toutes choses, puis nous nous en revinsmes a Picacos faire nostre rapport a monsieur le connestable, quy fut conforme a celuy que j’avois dit le jour precedent, ce quy anima monsieur le connestable a le faire executer. Mais le mesme jour Mr de Marillac le vint trouver, et assisté de Mr de Chomberg, avec les grandes asseu-
- ↑ Louis, sieur du Maine, dit le baron de Chabans. On disait qu’il avait été joueur de violon : ce qui paraît plus certain, c’est qu’il était très-bon militaire. Il fut depuis gouverneur de Sainte-Foy et grand maître de l’artillerie de la république vénitienne. Le 26 décembre 1632, il fut tué par le père de Ninon de l’Enclos. — Ici et plus loin il y avait aux précédentes éditions : Le Magny.
- ↑ Charles des Essars, seigneur de Meigneux, fils de Charles des Essars, seigneur de Meigneux, et de Jeanne de Joigny, fut gouverneur de Montreuil.
- ↑ M. de Lanchère était capitaine au régiment de Piémont. Il fut tué en 1622 devant Sommières. Roussel dit que les talents supérieurs de cet officier le firent généralement regretter.