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journal de ma vie.

rances qu’ils luy donnerent[1] de venir bien tost a bout de Montauban, le porterent a suyvre leur opinion, dont mal en print.

Le lundy 6me nous continuames de nous approcher des cornes du costé du cavin[2], et Mr de Faurilles[3], brave gentilhomme certes et experimenté, duquel je recevois tant d’assistance que j’estois resolu de le demander au roy pour mon compagnon mareschal de camp, fut tué en un logement qu’il pretendoit faire au cavin ; quy fut grand dommage.

Le mardy 7me nous fusmes attachés a la corne et commenceames une mine pour la faire sauter.

Il est a sçavoir que des le commencement du siege, sur l’opinion que l’on avoit eue et les advis que l’on avoit receus de Montauban mesme que des Sevennes il se preparoit un secours par Mr de Rohan pour Montauban, et que trois ou quattre braves hommes se preparoint a lever des gens pour cet effet, le roy avoit envoyé Mr d’Angoulesme colonel de la cavalerie legere

  1. Il y avait : qu’ils donnèrent audit maréchal.
  2. Cavin, de cavinum suivant Ménage, ou cavain, de cavaneus suivant Ducange, lieu creux propre à favoriser les approches, et commode pour pousser la tranchée sans craindre le feu des assiégés. Ce cavin est sans doute le chemin creux dont l’auteur a déjà parlé. — Il y avait ici aux précédentes éditions : chemin, plus bas : canon, et à la page 325 : cavani ; les manuscrits portent : chemin, camin, et cavani.
  3. Blaise de Chaumejan, seigneur, puis marquis de Fourille, fils de Gilbert de Chaumejan, seigneur de Fourille, et de Benoîte du Pont, capitaine au régiment de Picardie en 1587, mestre de camp d’un régiment d’infanterie en 1592, puis capitaine au régiment des gardes, avait reçu en 1617 un brevet de maréchal de camp.