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1621. septembre.

ment, et fismes une autre grande attaque en laquelle nous leur escornames la moytié de la corne. Mais ils avoint fait un retranchement derriere avesques des chevaux de frise, et derriere eux[1], des mantelets a l’espreuve, derriere lesquels ils tiroint incessamment, de sorte que nous fusmes contraints de nous loger sur le haut.

Ce jour arriva le seigneur Pompeo Frangipani lequel je demanday au roy pour mon compagnon mareschal de camp, et la faveur de Rouccelay quy estoit grande vers monsieur le connestable[2], fit qu’il luy fut accordé ; et vint servir en nostre quartier sous Mrs les mareschaux de Chaunes et de Pralain.

Le lundy 13me Mr du Maine fit faire une autre attaque au mesme ravelin ou il avoit esté sy bien battu auparavant, et y eut mesme succes et plusieurs des siens tués, ce quy donna grand cœur aux ennemis et avilit ses gens : quant a luy il estoit enragé[3].

Le mardy 14me, il avoit esté resolu quelques jours auparavant que l’on couperoit a coups de canon le pont de Montauban affin d’empescher le secours que ceux de Montauban pouvoint donner a Ville Bourbon : Mr le mareschal de Chaunes quy estoit nouvellement arrivé au camp, de retour de Toulouse ou il avoit esté

  1. C’est-à-dire derrière les chevaux de frise.
  2. On voit dans le Journal d’Hérouard qu’un jour le roi, étant venu au camp, y dina « seant a table avec luy Mr le connestable seulement et l’abbé Rucelay. »
  3. L’auteur de l’Histoire particuliere ne représente pas cette affaire comme aussi défavorable au duc de Mayenne dont « les nouveaux progrès tournoyent en reproche au quartier du Conestable. »