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journal de ma vie.

dormir, que je n’avois peu obtenir les onse jours precedens.

Octobre. — Le vendredy premier jour d’octobre, Mrs les mareschaux de Pralain et de Chaunes firent faire une forte attaque ou ils gaignerent un grand coin des cornes et se logerent de telle façon qu’entre deux terres ils pouvoint gaigner jusques contre la contrescarpe de la ville a la sappe.

Le samedy 2me et le dimanche aussy, la pluye nous incommoda, quy fut violente et remplit nos tranchées en plusieurs lieux.

Le lundy 4me le roy envoya querir messieurs les mareschaux et me fit aussy commander de les suyvre a Picacos. Nous disnasmes avec monsieur le connestable, avesques tous les chefs et mareschaux de camp de l’attaque du Moustier, avesques lesquels estoit toujours joint Mr de Chomberg. Il[1] faisoit ce jour là un grand festin au millord de Hey ambassadeur d’Angleterre, quy eut audience l’apres disner, apres laquelle le roy et monsieur le connestable vindrent en la chambre de Mr de Luxembourg quy estoit malade, ou il nous avoit commandé de nous trouver pour tenir conseil de guerre. Le pere Arnoux[2] me dit en entrant : « Et bien, Monsieur, Montauban se va donner au moins disant, comme les œuvres publiques de la France[3] : en combien de jours offrés vous de la

  1. Il, le connétable.
  2. Jean Arnoux, né à Riom, jésuite, théologien et prédicateur, mort à Lyon en 1636. Il avait succédé en 1617 au P. Cotton comme confesseur du roi.
  3. C’est-à-dire : Montauban se va donner à celui qui offrira le plus fort rabais, comme se donnent les travaux publics de la