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journal de ma vie.

troisieme chambre des enquestes du parlement de Paris, sur le mauvais traitement qu’ils faisoint a un de leurs confreres, nommé Colombel, quy s’estoit fourré contre leur gré en leur compagnie[1], et qu'ils ne demandoint point l'avis des nouveaux establis ny ne leur distribuoint les proces ; laditte chambre eut aussy commandement de remettre tous leurs proces au greffe du parlement pour estre de nouveau distribués aux conseillers de la chambre de l’esdit ou l’on en avoit attribué le jugement.

Finalement en ce mesme mois, le jeudy 23me[2], la reine sentit bouger l’enfant dont elle estoit grosse.

May. — Au commencement du mois de may une personne quy en pouvoit avoir quelque connoissance, me fit advertir que, sy je voulois faire presser ma liberté, le temps y estoit bon, et qu’il sçavoit que non seulement je serois escouté, mais mesmes avesques efficace. Mais comme j'ay esté sy souvent trompé de ces esperances, et que je connoissois le peu de bonne volonté que l’on avoit pour moy, et les rudes et mauvaises paroles dernieres que monsieur le cardinal avoit dittes a ma niece de Beuvron, je ne fis ny mise, ny recette[3] de cet avis, remettant a Dieu ma liberté quand il luy plairoit de me la donner[4].

    depuis un grand nombre d’années pour empêcher l'établissement d’un collége de jésuites dans leur ville.

  1. Voir p. 197.
  2. Le jeudi était le 22.
  3. Ni dépense, ni recette, c’est-à-dire : je n’en tins aucun compte.
  4. Le maréchal de Bassompierre fut averti en ce même mois qu'il était encore une fois question de faire raser son château d’Harouel : il écrivit à ce sujet à un personnage considérable,