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Page:Bassompierre - Journal de ma vie, 4.djvu/264

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1638. mai.

Je perdis en mesme temps une de mes cousines germaines portant mon nom, madame de Bourbonne, que j'avois toute ma vie extremement aymée.

La peste tua quattre ou cinq personnes aux escuries de monsieur le chancelier, ce quy le convia de m'envoyer emprunter ma maison de Challiot, que je luy accorday, et luy fis meubler au mieux que je peus.

Le duc de Weimarch, suyvant sa victoire, apres avoir pris toutes les petites places de l’Alsasse, s’advança vers le Virtemberg : mais sentant approcher le general Geuts et Sperreuter (nouvellement sorty de prison), avec des forces considerables, et les voulant empescher d’avitailler Brisac desnué de vivres, il se retira entre Basle et Strasbourg en un poste avantageux.

Le marquis de Leganes se mit en campagne en Italie avec de grandes forces, et vint assieger Vercel[1], place importante pour l’estat de Piemont.

Le mareschal de Chastillon se mit en campagne, et vint entrer en Flandres vers Ardres[2], ou apres avoir pris quelques petits chasteaux, il vint camper

    peut-être à M. de Chavigny, une lettre dans laquelle il laissait encore percer quelque espérance de liberté. Voir à l’Appendice. Lettres inédites et autographes. III.

  1. Verceil, ville de la province de Novare, sur la rive droite de la Sesia.
  2. Ardres, aujourd’hui chef-lieu de canton de l'arrondissement de Saint-Omer, département du Pas-de-Calais, et Saint-Omer, étaient, non en Flandre, mais en Artois, aux confins des deux provinces. L’Artois, comme la Flandre, appartenait alors à l'Espagne ; mais Ardres était occupé par les Français, et avait alors le sieur de Lermont pour gouverneur.