Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/184

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MARTHE.

Quand on m’a dit que Monseigneur de Cabriac était là… j’ai été figée de respect et j’ai attendu sagement dans la chambre.

BARNAC.

C’était une visite de candidat au fauteuil du marquis de Chennevières…

MARTHE, (prenant différents cartons des mains de celle qui répond au nom de Miss.)

Qu’est-ce que tu as bien pu dire, toi, à un évêque ?

BARNAC.

J’ai tâché d’être dans la pure tradition… Un style de circonstance, très imparfait du subjonctif… une réception moitié figue, moitié raisin… Mais je me sentais un peu mal à l’aise, parce que tu laisses un tel parfum dans la maison ! C’en devient gênant dans bien des occasions. J’ai expliqué comme j’ai pu et j’ai pris l’« Un soir viendra » à mon compte.

MARTHE.

Si l’atmosphère te semblait trop féminine, tu n’avais qu’à le recevoir dans le cajibi, là-haut. (Elle désigne la loggia.) Le parfum ne serait pas monté jusqu’à ses chastes narines.

BARNAC.

Quelqu’un d’autre que moi là-haut ? Jamais de la vie ? C’est le cabinet des Muses ! Exclusivement réservé à la lecture et à la solitude, tu le sais bien… Maintenant avancez, Miss ! À l’appel !… Qu’est-ce qu’a fait l’enfant aujourd’hui ?