Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/234

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Sainte-Chapelle ni le tombeau de Napoléon… Et toi ?…

BARNAC.

Oh ! moi !…

MARTHE.

Oui, oui, je comprends… je te rase !… Je t’empêche de penser ! Là, c’est fini. Je me calme, petit à petit, tu sais bien… Je suis odieuse, hein ?…

(Elle met la tête sur les genoux de Barnac.)
BARNAC.

Mais non, mais non… gazouille !… J’aime entendre ton pépiement… tes divagations…

MARTHE.

Oh ! je gazouille ?… Ça n’est pas très laid, ce mot-là !… Tu te souviens, coco, coco chéri, quand je chantais à mi-voix cet air bête qui te ravissait tant… et que tu me faisais recommencer tout le temps ?…

BARNAC.

Oui… c’était il y a cinq ans… déjà…

MARTHE, (chantant.)

Au revoir, mon amoureux chéri,
Au revoir, bel infidèle…
Tu t’en vas, lorsque l’amour t’appelle…

BARNAC, (rêveur.)

Oui… la voiture qui nous emportait… la montée dans l’escalier… Ta petite voix… Gazouille, mon enfant, gazouille !…

MARTHE, (s’interrompt brusquement.)

Non… je ne dis plus rien !… À vous deux… Je vais prendre mon cendrier, parce qu’après je te dérangerais… Allez, Mademoiselle Tigraine… Si-