Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 11, 1922.djvu/274

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MARTHE.

Tu vois… Eh ! bien, l’autre jour, lorsque tu es allé tourner à Nice ?…

SERGYLL.

Pas plus ce jour-là que les autres… Ne fais pas cette tête effarouchée d’angoisse.

MARTHE.

J’aime mieux te croire !

SERGYLL.

À la bonne heure… Et, là-dessus, je te débarrasse de ma présence qui, je le sens, est au-dessus de tes forces…

MARTHE.

Exactement !

SERGYLL.

Ah ! au fait. (Il tire de sa poche un petit paquet ficelé.) Tu avais laissé ce petit paquet… J’ignorais s’il avait quelque importance. Je l’ai apporté en tout cas.

MARTHE.

Tu as eu raison. Ce sont des épingles spéciales pour paginer le manuscrit de la pièce… Il n’y a qu’un magasin, à Paris, où on les trouve.

SERGYLL.

Le manuscrit en train ?

MARTHE, (allant à la table et frappant sur le manuscrit.)

Et c’est beau, je te prie de le croire !

(Elle a, en prononçant « beau », un air d’extase.)