Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 12, 1922.djvu/101

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sur le mot.) bourrelé de remords, et moi aussi… Vous voyez, je partage déjà vos ennuis et chagrins.

CHAVRES.

C’est une preuve d’affection que vous voulez bien me donner. Dommage !… Nous étions si bien partis !

JESSIE, (avec un sourire et les yeux baissés.)

Nous arriverons !

CHAVRES.

Je vous adore… Vous êtes la bonté même ! (Il lui baise la main passionnément.)

JESSIE.

L’appartement de votre fils est loin d’ici ?

CHAVRES.

Du tout !… Rue de Bassano, à dix minutes d’auto !… Je vous jure que, de toute façon, je serai de retour dans une demi-heure au plus tard. Mais qu’est-ce que vous allez faire pendant ce temps ?

JESSIE.

Ne vous inquiétez pas de moi. J’ai là un livre que j’avais commencé… et puis mon impatience de vous savoir rassuré me tiendra compagnie… Ne regrettez pas cette pause ! Elle sera excellente, au contraire, pour me familiariser avec l’atmosphère de votre maison… Ça allait déjà mieux depuis un instant et, quand vous reviendrez tout à l’heure, je serai tout à fait… (Elle cherche le mot.) guérie !…

CHAVRES.

Je cours et reviens… Le maître d’hôtel m’attendra !