Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/35

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cées, ce qu’on appelle des idées originales, et qui s’habillait en costume des Huguenots, avec un toquet bleu ?

SUZANNE, (étonnée.)

Comme tous tes souvenirs de couvent sont restés précis !…

GRÂCE.

C’est vrai… Le couvent et Claude… il me semble qu’il n’y a rien eu entre… quelques bals, quelques soirées mornes…

SUZANNE.

Le couvent… nos conversations sur la vie !…

GRÂCE.

Tu es devenue une Parisienne !

SUZANNE.

La chapelle !… mon pupitre où j’élevais une couleuvre. La cour…

GRÂCE.

Avec le grand platane… Et les moineaux qui piaillaient le soir, à l’heure du dortoir, en été…

SUZANNE, (reste un instant rêveuse.)

C’est vrai que tu jouais déjà bien du piano… (Claude Morillot se lève sans bruit, emporte son chapeau et tâche de gagner la porte. Suzanne l’aperçoit.) Mais non, monsieur, ne vous en allez pas… Voyons, voyons, mes pauvres enfants, qu’est-ce que vous allez devenir ?… Où habitez-vous ?…