Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/112

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LA PRINCESSE.

Attends… Je veux inspecter, avant, la figure de ces gens.

BERNIER.

Regarde de loin, en t’appuyant contre le rideau.

LA PRINCESSE, (lorgnant avec un petit monocle de myope, suspendu à son sautoir.)

Elle est très gentille, cette danseuse… mais elle s’agite trop. Et puis, elle a un vieux costume, qui ne doit pas être propre. Ah! Rolsini… oui, je le connais… Et là ?… C’est ta femme, qui est de trois quarts ?…

BERNIER.

Probablement… Ça m’est égal.

LA PRINCESSE.

Elle a l’air pas trop mal habillée… Qui est-ce qui lui fait ses robes ?

BERNIER, (impatient, l’entraîne à l’écart.)

Ici, ici. Viens… Assieds-toi… je te parlerai debout… nous pouvons dans ce coin…

LA PRINCESSE.

Pousse un peu la porte tout de même. (Il y va. Après avoir fait glisser son manteau, elle s’assied et se caresse les bras nus, d’un geste frileux et sensuel.) Alors, tu n’es pas content de me voir dans ton chez toi, dans ton atmosphère ?… Moi, à ta place, je serais ravi… et flatté.

BERNIER.

Je suis ravi et flatté. Mais, je crois que vous êtes