souvent plus charmans que s’ils étoient vrais & naturels. D’où je conclus, que les arts, dans ce qui est proprement art, ne sont que des imitations, des ressemblances qui ne sont point la nature, mais qui paroissent l’être ; & qu’ainsi la matière des beaux arts n’est point le vrai, mais seulement le vrai-semblable. Cette conséquence est assez importante pour être développée & prouvée sur le champ par l’application.
Qu’est-ce que la peinture ? Une imitation des objets visibles. Elle n’a rien de réel, rien de vrai, tout est phantôme chez elle, & sa perfection ne dépend que de sa ressemblance avec la réalité.
La musique & la danse peuvent bien régler les tons & les gestes de l’orateur en chaire, & du citoyen qui raconte dans la conversation ; mais ce n’est point encore là, qu’on les appelle des arts proprement.