Aller au contenu

Page:Bauche - Le langage populaire, 1946.pdf/200

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
192
le langage populaire

Ennuyer (s’) de. S’ennuyer de (qqn. qqch.) souffrir de l’absence, de l’éloignement, de la disparition de qqn., qqch. Elle s’ennuie de son mari, son mari lui manque. Elle s’ennuie de sa sœur, qui est morte. Je m’ennuie de Paris. (Angl. : « to miss ».)

Enquiquiner, va. ennuyer, taquiner, importuner, emmerder.

Entôler, va. voler (qqn. avec qui on couche) || voler || tromper, duper (en affaires, achats, ventes, affaires de famille, etc.).

Entôleur, euse, smf. celui, celle qui entôle (voir entôler.)

Entraver, va. et n. entraver || (arg.) comprendre. Il n’entrave que dal, que couic, que pouic ; il ne comprend pas.

Envoyer, va. envoyer || donner, offrir, distribuer, passer (presque toujours avec un sens péj.) || donner (un coup) || dire. Envoyer des bobards salauds. Ça c’est envoyé ! c’est bien dit ! c’est bien tapé ! (paroles ou coups) || S’envoyer, prendre, s’approprier. Il s’est envoyé la femme du propriétaire || subir, faire (péniblement). S’envoyer de la prison, des heures de travail, des kilomètres.

Épatamment, adv. très bien admirablement, merveilleusement.

Épatant, e, adj. (part. prés.) extraordinaire, merveilleux, surprenant, étonnant ; fort agréable.

Épate, sf. action d’épater (voir ce mot).

Épater, va. surprendre (en faisant qqch. à quoi on ne s’attend pas, en se montrant supérieur à ce qu’on attendait de vous) ; étonner, stupéfier ; se faire admirer par.

Épicemar, sm. épicier.

Époil, adj. inv. admirable, superbe ; heureux (en parlant d’un événement) ; bon, agréable.

Époilant, e, adj. étonnant, surprenant (et tous mmes sens que époil).

Épouse. (En LP. prend souvent un sens ironique comme en fr. fam. Se dit aussi dans le sens noble. Fréquemment employé dans le LP. et le fr. fam. pour « amie », « compagne », « concubine ».)

Éreintement, sm. grande fatigue, épuisement || critique malveillante.

Éreinter, va. fatiguer jusqu’à l’épuisement || abîmer (un costume, un mécanisme) || critiquer avec malveillance.

Érudit, e, adj., instruit. (S’emploie habituellement avec très.)

Esbigner (s’), vpr. se sauver.

Esbrouffe, sf. (Voir épate, mme sens).

Esbrouffer, va. (rare, voir épater, mme sens) || vn. bluffer.

Escoffier, va. (dés.) tuer.

Esgourde, sf. (arg.) oreille.

Espèce. (Renforcement : espèce d’imbécile ! cette espèce de brute ! )

Esquintement. (Voir éreintement, 1er sens.)

Esquinter, va. fatiguer beaucoup, épuiser || abîmer.

Essuie, sm. (qqf. fém.) essuie-mains, torchon pour essuyer.

Estampage, sm. estampage || duperie, tromperie, action d’estamper (voir ce mot).

Estamper, va. estamper || tromper, voler, escroquer, duper.

Estomac. Avoir l’estomac dans les talons, avoir très faim.

Estomacs, smpl. seins.

Estomaquer, va. (fam.) surprendre beaucoup, stupéfier.

Estourbir, va. (dés.) tuer.

Étaler (s’), vpr. s’étaler || tomber, choir (en parlant d’une personne).

Étienne. À la tienne, Étienne ! (allitération).

Étouffer, va. étouffer || voler, dérober, s’emparer de ; faire disparaître, cacher (une chose afin de pouvoir la garder pour soi).

Être. Expr. diverses. L’être, être cocu. Être pour hommes, aimer les hommes (sodomie). Être pour femmes, aimer les femmes (amours lesbiennes). Être du matin, du soir ; préférer le matin, le soir (pour travailler, se promener, faire n’importe quoi). Être de noce, d’enterrement ; prendre part aux fêtes d’un mariage, aux cérémonies d’un enterrement. Être de corvée, de travaux de nuit, etc., être désigné pour la corvée, etc. Être là, un peu là, être solide, fort, robuste, être qqn. sur qui on peut