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Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/110

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expliquée d’une maniere toute contraire à celle de plusieurs traités soi-disant politiques sur le commerce.

Car enfin, qu’entendez-vous par ces mots favoriser le trafic et les trafiquants ? Vous pouvez leur donner deux sens tout différents : dans le premier la conclusion sera très véritable et très utile ; dans le second elle sera très fausse et très préjudiciable ; c’est ce que je tâcherai [221] de développer ici, en traitant premierement des vraies faveurs faites en même-temps au commerce proprement dit, et au trafic qui en est l’accessoire ; secondement des faveurs pernicieuses accordées à quelques trafiquants, contre l’intérêt du commerce.

No. II.

Des véritables faveurs dues au Commerce.

Liberté générale, immunité parfaite, facilités universelles ; voilà ce qu’il faut procurer aux trafiquants, et même aux producteurs, aux façonneurs et aux consommateurs qui commercent ou font des échanges immédiatement par eux mêmes, sans se servir du ministere des hommes qui achetent pour revendre.

Liberté générale, qui dépend de la législation et de l’exercice de la justice distributive.

Immunité parfaite, qui dépend de l’ad[222]ministration, considérée quant à la recette des revenus du souverain.

Facilités universelles, qui résultent de la même administration, considérée quant à la formation, à l’entretien, à la perfection progressive des grandes propriétés communes.

Liberté, qui a besoin encore d’une autre fonction de l’autorité protégeante, c’est-à-dire de la force militaire et politique, tant au dedans qu’au dehors. Facilités qui supposent aussi le ministere principal de l’autorité instruisante, ou le soin de répandre les connoissances, l’émulation, les bons exemples.

Le résultat de ces vraies faveurs faites au commerce, c’est qu’il y a beaucoup de productions récoltées, beaucoup de façons, de voitures, d’achats, de reventes, beaucoup de jouissances et de bien-être.

Par conséquent beaucoup de trafi[223]quants et de justes profits ou salaires pour récompenses de leurs peines. Car tout profit est juste, quand il y a pleine liberté.