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Page:Baudeau - Première Introduction à la philosophie économique.djvu/142

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ouvriers ou manœuvres ? Ce doit être là votre doute. Il sera facile de l’éclaircir. En seconde ligne se présentent tous les entrepreneurs et directeurs des exploitations productives ; tous ceux qu’on appelle proprement cultivateurs en chef, à titre de ferme ou de régie. " c’est notre affaire, vous diront-ils, de salarier les ouvriers, dont nous avons besoin, tout autant qu’ils ont besoin de nous. C’est par une convention libre entre eux et nous que se reglent leurs salaires. S’ils les reçoivent par vos mains, c’est à notre décharge, et conformément au traité que nous avions fait avec eux " . Rien n’est plus équitable sans doute, ni plus avantageux, dès que la convention est volontaîre, dès qu’il n’y a nulle contrainte de la part des cultivateurs en chef, nulle oppression des libertés, nulle fraude, nulle violence de part ni d’autre. Vous êtes bien assuré de faire un acte de justice et de sagesse, en exécutant les traités parfaitement libres du chef de toute exploitation productive avec ses coopérateurs subalternes. Rappellez-vous que l’influence de ce chef sur ces ouvriers et sur leurs travaux est une influence prospere à proportion de son savoir, de son émulation, de ses moyens ; qu’elle tend, par l’ensemble des opérations, par la perfection des instruments, par la fécondité des ressources et la grandeur des avances, à multiplier la récolte en épargnant le temps, les hommes et l’étendue de sol cultivable. Ici donc réclament leurs droits ces cultivateurs en chef, ces entrepreneurs et directeurs des exploitations productives des trois regnes de la nature. " voici nos titres " vous diront-ils : " non seulement nous étions chargés, 1⁰ de payer tous les salaires de ces ouvriers divers que vous venez de satisfaire en notre nom ; mais encore, 2⁰ nous avions fourni les semences et les autres frais nécessaires aux exploitations productives. 3⁰ nous avions fait à nos dépens les primitives avances d’instruments, d’outils, d’animaux, de meubles, de provisions, jusqu’à concurrence d’un capital considérable, qu’il nous faut entretenir et renouveller sans cesse, parceque l’usage même qu’on en fait, et les accidents divers, tendent sans cesse à le faire dépérir. Nous avons couru tous