Page:Baudelaire - Œuvres posthumes 1908.djvu/230

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Le Maelstrom : ne pourrait-on pas descendre dans un gouffre dont on n’a pas encore trouvé le fond, en étudiant d’une manière nouvelle les lois de la pesanteur?

L’Assassinat de la rue Morgue pourrait en remontrer à des juges d’instruction. Un assassinat a été commis. Comment? par qui? Il y a dans cette affaire des faits inexplicables et contradictoires. La police jette sa langue aux chiens. Un jeune homme se présente qui va refaire l’instruction par amour de l’art.

Par une concentration extrême de la pensée, et par l’analyse successive de tous les phénomènes de son entendement, il est parvenu à surprendre la loi de la génération des idées. Entre une parole et une autre, entre deux idées tout à fait étrangères en apparence, il peut rétablir toute la série inter- médiaire, et combler aux yeux éblouis la lacune des idées non exprimées et presque inconscientes. Il a étudié profondément tous les possibles et tout les enchaînements probables des faits. Il remonte d’induction en induction, et arrive à démontrer péremptoirement que c’est un singe qui a fait le crime.

La Révélation magnétique : le point de départ de l’auteur a évidemment été celui-ci : ne pourrait- on pas, à l’aide de la force inconnue dite fluide magnétique, découvrir la loi qui régit les mondes ultérieurs. Le début est plein de grandeur et de solennité. Le médecin a endormi son malade seule- ment pour le soulager. « Que pensez-vous de votre mal? — J’en mourrai. — Cela vous cause-t-il du chagrin ? — Non. » Le malade se plaint qu’on l’interroge mal. « Dirigez-moi, » dit le médecin.