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A MADAME SABATIER

Si je n’ai pas le plaisir de vous trouver, je vous laisserai ces babioles que je désirais vous faire lire. Je les emprunte à un de mes amis.

Tout à vous, de cœur.

A MADAME SABATIER

Très chère amie,

C’est jouer de malheur ; je ne vous ai pas répondu hier, alors que je me croyais sûr de venir ce soir chez vous, et, aujourd’hui, comme tant d’autres dimanches, il m’arrive des ennuis qui font que je vais m’enfermer comme une bête féroce. Tantôt, c’est la fîitigue, le besoin de me coucher tout de suite, tantôt, c’est un travail. Dimanche dernier, c’était (ne riez pas, et gardez pour vous ce que je vous dis à l’oreille) une peur épouvantable d’être obligé de parler à Feydeau de son dernier roman.

Si vous supposiez que je ne pense jamais à vous, vous vous tromperiez beaucoup, — et je vous le dirais plus souvent, si vous n’aviez pas adopté pour moi de si vilains yeux. Hier, je voulais vous apporter un album que j’ai fait mettre de côté pour vous, mais j’ai préféré tarder un peu et demander d’autres épreuves. Je ne les ai pas trouvées assez belles. On fera un nouveau tirage, ou