Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/233

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ver la date où Edgar Poe, en supposant qu’il n’ait été aidé par personne, a composé ce conte, pour voir si cette date coïncide avec mes aventures.

Il m’a parlé, avec admiration, du livre de Michelet sur Jeanne d’Arc, mais il est convaincu que ce livre n’est pas de Michelet.

Une de ses grandes préoccupations, c’est la science cabalistique, mais il l’interprète d’une façon étrange, à faire rire un cabaliste.

Ne riez pas de tout ceci avec de méchants bougres. Pour rien au monde, je ne voudrais nuire à un homme de talent…

Après qu’il m’a quitté, je me suis demandé comment il se faisait que moi, qui ai toujours eu, dans l’esprit et dans les nerfs, tout ce qu’il fallait pour devenir fou, je ne le fusse pas devenu. Sérieusement, j’ai adressé au ciel les remerciements du pharisien.

Guys et moi, nous sommes pleinement réconciliés. C’est un homme charmant, plein d’esprit, et il n’est pas ignorant, comme tous les littérateurs.



A POULET-MALASSIS

Voilà une lettre navrante. La Revue internationale elle-même m’a moins humilié par ses sottises que vous par les miennes. Je reprends votre lettre article par article.

1. — Du monde féminin, mundi muliebri. — Comment osez-vous m’attribuer ce bizarre génitif ? Souvenez-vous du sultan, servant à exprimer l’ad