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A MONSIEUR ALFRED GUICHON

13 Juillet 1860.

Monsieur,

Me dire qu’on aime si bien Edgar Poe, c’est adresser la plus douce des flatteries, puisque st me dire qu’on me ressemble. Je vous réponds donc avec empressement.

Je crois que vous avez eu tort d’acheter les morceaux en question. Je prépare, depuis longtemps, une belle édition dans laquelle je ne mettrai pas le livre de philosophie Eurêka, lequel doit paraître dans la collection Lévy, à 3 fr., et, dans cette édition, je mettrai les morceaux inédits. D’ailleurs, je vous avais averti qu’ils étaient fort mal imprimés, particulièrement L’Ange du Bizarre, où non seulement l’orthographe figurative, volontairement absurde, n’a pas été suivie, mais encore où ont été sautés des lignes entières et des mots, ce qui rend les phrases inintelligibles. Il y a aussi des fautes dans La Genèse d’un Poème.

Si je réussis, comme j’ai tout lieu de l’espérer, à monter cette affaire, nous nous y mettrons l’hiver prochain ; cela fera probablement un grand in-8o, de 800 pages.

Il y aura deux portraits, l’un, qui est en tête de l’édition posthume des œuvres de Poe (chez Redfield, New-York), reproduction d’une peinture qui était chez Grisevold ; ce Grisevold est l’auteur américain