Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/280

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chargé de mettre en ordre les papiers de Poe, et qui non seulement s’est si mal acquitté de sa tâche, mais encore a diffamé son ami défunt en tête de rédition ; — l’autre, qui orne l’édition gr. in-8o illustrée des poésies, édition de Londres. Mes collections ne sont pas à Paris, je ne me souviens plus du nom de l’éditeur.

Il y a d’autres éditions et aussi d’autres portraits, mais ils ne sont jamais que la reproduction plus ou moins altérée de ces deux portraits types.

Si je réussis à faire mon entreprise, je les ferai reproduire avec un soin parfait. L’un (édition américaine) représente Poe avec la physionomie connue du gentleman : pas de moustaches, des favoris, le col de la chemise relevé. Une prodigieuse distinction. — L’autre (édition des poésies, de Londres) est fait d’après une épreuve daguerrienne. Ici, il est à la française : moustaches, pas de favoris, col rabattu. — Dans les deux, un front énorme en largeur comme en hauteur ; l’air très pensif, avec une bouche souriante. Malgré l’immense force masculine du haut de la tête, c’est en somme une figure très féminine. Les yeux sont vastes, très beaux et très rêveurs. — Je crois qu’il sera utile de donner les deux.

Veuillez agréer. Monsieur, l’assurance de mes sentiments les plus distingués.