Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/307

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ne peux dire qu’à vous. Depuis assez long-temps, je suis au bord du suicide, et ce qui me retient, c’est une raison étrang-ère à la lâcheté et même au regret. C’est l’orgueil qui ni’empêche de laisser des alTaires embrouillées. Je laisserais de quoi payer, mais encore faudrait-il des notes soignées pour la personne chargée de régler tout. Je ne suis, comme vous savez, ni pleurnicheur, ni menteur. Depuis deux mois surtout, je suis tombé dans une atonie et une désespérance alarmantes. Je me suis senti ailaqué d’une espèce de maladie à la Gérard, à savoir la peur de ne plus pouvoir penser, ni écrire une li- ^ne. Depuis quatre ou cinq jours seulement, je suis parvenu à vérifier ique je n’étais pas mort de ce côté- là. C’est un o^rand point.

Edgar Poe en belle édition, le théâtre probable- ment, ma dette, quoique toujours et trop rapidement ^ossissante,sera payée par là… Mais j’en reviens oujours à mon idée fixe : la laisser dormir moyen- lantle paiement d’intérêts réguliers. Savez-vous que DUS les deux mois, deux mois et demi, il y a pour noi un torrent de courses, une dilapidation forcée le temps et d’argent, et une palpitation àe toute a volonté, une vraie angoisse en tournant chaque )Outon de porte ? De plus, cette dette, commise lans le principe pour m’installera Honfleur, devient naintenant un empêchement, car il faut queje sois i Paris, et toujours attentif.

J’ai le plus grand désir de vous voir ici. Il ne

’agit pas de voluptés de camaraderie, il s’agit de

oasjde vos intérêts… Tout le monde, non pas des