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CHARLES BAUDELAIRE

Parlez-moi sans façon, je vous en prie, car, dans des matières dont j’ai si peu l’expérience, il n’y aurait pas de honte pour moi à mal raisonner.

Je TOUS prie d’agréer. Monsieur, une fois de plus, l’expression de ma gratitude et de ma sympa- thie toute dévouée.

A GUSTAVE FLAUBERT

Mon cher Flaubert,

J’ai fait un coup de tête, une folie, que je trans- forme en acte de sagesse par ma persistance. Si j’avais le temps suffisant (ce serait fort long), je vous divertirais beaucoup en vous racontant mes visites académiques.

On me dit que vous êtes fort lié avec Sandeau (qui disait, il y a quelque temps, à un de mes amis : M. Baudelaire écrit donc en prose ?), itYons, serais infiniment obligé si vous lui écriviez ce que vous pensez de moi. J’irai le voir et je lui expliquerai le sens de cette candidature qui a tant surpris quel- ques-uns de ces Messieurs.

Il y a bien longtemps que je désire vous envoyer une brochure sur Wagner, et puis je ne sais plus quoi. Mais, ce qui est bien ridicule pour un candi- dat, je n’ai pas un livre de moi chez moi.

Sainte-Beuve a fait lundi dernier, dans Le Cons- titutionnel, à propos des candidats, un article chef- d’œuvre, un pamphlet à mourir de rire.

Tout à vous. Votre bien dévoué.