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364 CHARLES BAUDELAIRE

A MONSIEUR ANCELLE

27 Mai 1864.

Mon cher ami,

Je n’aipas encore attaqué la grande affaire, mais je doute de tout. Jugez vous-même si je n’en ai pas le droit. Après cinq conférences (grand succès), j’ai désiré régler. Au lieu de 5oo fr., on m’a ap- porté 100 fr., avec une lettre d’excuses alléguant que, les fonds étant épuisés, on avait compté deux séances seulement à 5o fr.,et que, pour les trois der- nières, comme elles avaient été données après l’é- poque où s’arrête la saison des cours publics, on les avait considérées comme un acte de générosité de ma part. Quel peuple ! quel monde ! Je n’avais pas de traité écrit. J’avais traité verbalement pour 100 fr. par conférence. J’ai eu envie de faire don des 100 fr. aux pauvres. Quel horrible monde !

Je devais envoyer ces 000 fr. au maître de mon Hôtel, rue d’Amsterdam, M. Jousset, qui vous remettra cette lettre. Dans le courant de Juin, je lui ferai remettre 100 ou i5o fr. par chacune des personnes à qui j’ai le droit de demander de l’ar- gent à Paris. Ayez l’obligeance d’y coopérer pour votre part, pour les 100 restants, imputables sur Juin, dont je joins ici le reçu.

Je n’ose pas écrire toute cette mésaventure à ma mère, de peur de la désoler.

Il est arrivé pire encore. Je ne sais qui (quelqu’un de la bande d’Hugo) a fait courir ici un bruit