Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/382

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SyS CHARLES BAUDELAIRE

la somme vous paraîtra forte ; de plus, — qu’aus- sitôt que j’aurai reçu de l’argent de vous, après avoir payé le Grand Miroir, ]q vais prendre quel- ques nouvelles notes à Bruges, Namur et Anvers (six jours, sept jours), et qu’enfin je passerai trois ou quatre jours à Paris, avant de retourner chez moi. Mes affaires l’exigent absolument.

Ici, je n’ai jamais pu dépenser moins de 7 fr. par jour,quoiqueje dîne, presque toujours (quand mon estomac le permet), hors de THôtel.

Je suis arrivé le 24 Avril.

Avril, cinq jours ; 35 fr. — Mai ; 210 fr. — Juin ; 210 fr. — Juillet ; 210 fr. — Août ; 210 fr. — Septembre ; 210 fr. — Octobre, quinze jours ; io5 fr. — Total : i.igofr.

J’ai donné de l’argent pendant plusieurs mois ; j’ai cessé d’en donner au commencement d’Août, où je devais encore i54 fr.

Je dois donc encore : i54. — Août ; 210. — Septembre ; 210. — Octobre ; io5. — Total : 679 fr. auxquels je suis contraint d’ajouter 1 00 fr., environ, pour le Mont-de-Piété de Bruxelles, 100 fr. de peti- tes emplettes indispensables sur lesquelles j’ai donné des arrhes, et 100 fr. pour ma dernière excursion : les chemins de fer y sont compris pour 53 fr.

Hôtel ; 679 fr. — Mont-de-Piété ; 100 fr. —Em- plettes ; 100 fr. —Voyage ; 100 fr. — Donc, 979 fr.

Et encore je suis obligé d’abandonner une très belle chose, achetée à Malines, sur laquelle j’avais donné des arrhes.