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Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/389

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dis à la maîtresse de cet Hôtel que je vais la payer immédiatement, et trois fois que je lui manque de parole. Ne m’oubliez pas, je vous en prie (samedi pour dimanche matin) ; car, malgré ce que je vous ai écrit, l’horreur que j’éprouve à laisser publier mes fragments, pendant que je suis ici (et à n’avoir pas d’épreuves !) m’a empêché d’écrire à Villemessant.

Simon Raçon me cause les plus grandes colères par son service d’épreuves sans cesse interrompu.

De même, L’Opinion nationale.

De même, tout le monde.

C’est un parti pris, je crois, chez tous les hommes, de ne jamais faire, juste à l’heure dite, ce qu’ils ont à faire. Ce reproche contre tout le monde est bizarre dans ma bouche, puisque je suis moi-même, à cet égard, un des plus grands coupables. Mais je m’applique tous les jours à me corriger. Je suis convaincu que la fortune d’un imbécile vient de cette qualité, et que la pauvreté d’un homme de génie tient à l’absence de cette qualité.

J’ai tâché d’utiliser ce dernier mois » en entrant plus avant dans certaines questions (par exemple, l’instruction publique), et j ai fait les découvertes les plus drôles. Napoléon I’^’", Louis-Philippe, et surtout le sieur Duruy (f/ui veut faire de la France une Belgique) régnent encore ici. Si je peux trouver à Paris un éditeur courageux (car Le Figaro n osera pas imprimer tout le livre), je dirai des choses plaisantes. Les ministres, les députés,