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LETTRES l865 /|25

\i/es r obligeance de cacheter la lettre pour

ainsi que celle pour Miquel Rouget ; —

l’oubliez pas de mettre y sur votre lettre chargée :

S, rue de la Montagne ; au lieu de : Hôtel du Grand-

liroir.

A MONSIEUR E. R

Mon cher ami,

Je viens délire vos curieuses notes surProudhon, et je trouve à la page 1 1 du soixante-huitième nu- méro de La Petite Revue une anecdote que je vous ai contée, il y a longtemps, et qui s’est transformée dans votre mémoire.

… Un citoyen le contemplait dans les bureaux du Peuple, précipitant les morceaux de son dé- jeuner énorme et frugal : Vous vous étonnez de me voir tant manger, citoyen, lui dit-il Joyeuse- nent, mon appétit est en raison des grandes cho- .^es que j’ai à faire…

Ce citoyen, mon ami. c’était moi. J’étais allé, un soir, chercher le citoyen Jules Viard dans les bureaux du Représentant du Peuple. •

Proudhon y était, entouré de ses collaborateurs, et leur distribuait des instructions et des conseils pour le numéro du lendemain.

Peu à peu, chacun le quitta, et je restai seul avec lui ; il me ditque Viard était parti depuis longtemps, et nous nous mîmes à causer. Gomme je lui ap- pris, dans la conversation, que nous avionsquelques amis communs, entre autres Ricourt, il me dit ;

a5.