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LETTRES l865 427

z-vousen écrire d’autres que d’excellentes ? Quand )us m’appelez : Mon cher enfant, vous m’atten- drissez, et vous me faites rire en même temps. Malgré mes grands cheveux blancs qui me donnent lir d’un académicien (à l’étrang-er), j’ai grand besoin de quelqu’un qui m’aime assez pour m’ap- peler son enfant ; mais je ne puis m’empêcher de penser à ce burgrave de cent- vingt ans qui, par- lant à un burgrave de quatre-vingts, lui dit : Jeune homme, taisez-vous ! (Entre parenthèses, et ceci soit dit entre nous, si j’écrivais une tragédie, je craindrais de lâcher des traits de cette force, et de toucher un autre but que ce/ ? // auquel j’aurais visé.) Seulement j’observe que, dans votre lettre, il n’y a aucune allusion à l’exemplaire à’ Histoires grotesques et sérieuses que j’ai prié Michel Lévj devons transmettre… Je vous jure d’ailleurs que je n’ai nullement l’intention de vous soutirer la moindre réclame pour ce livre. Mon seul but était, sachant comme vous savez bien distribuer votre ♦emps, de vous fournir l’occasion de jouir, encore ne fois, d’une étonnante subtilité de logique et de r’ntiments. Il y a des gens qui trouveront que le inquième volume est inférieur aux précédents, nais cela m’est bien indifférent.

Nous ne broyons pas tant d’ennui que vous croyez, Malassis et moi. Nous avons appris à nous passer de tout, dans un pays où il n’y a rien, et lous avons compris que certains plaisirs (ceux de la conversation, par exemple) augmentent, à mesure que certains besoins diminuent.