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4r)4 CHARLES DAUDELAIflE

Spleen de Paris et La Belgique. Décourag’ement parfait. — Votre lettre m’a fait grand bien, et je me remets au Spleen de Paris qui sera certaine- ment fini à la fin du mois.

Pour ne négliger aucun moyen de me procurer un peu d’argent, nous donnerons, ou je donnerai, les fragments restants à Charpentier, ou à la Re- vue Française. — Car le besoin d’argent se fait cruellement sentir, et je croyais que l’affaire pour- rait être résolue en quinze jours. Or, je désire en- tamer le moins possible la somme que vous tire- rez du libraire, — de laquelle somme d’ailleurs il faudra d’abord défalquer 1.200 fr. pour Hetzel et 5oo pour Manet, — avant même de payer mes dettes de Bruxelles.

J’ai négligé d’avertir Hetzel que Vépée Dàmo- clèS’Malassis n’existait plus, et qu’il n’avait à craindre aucun procès. Il sera toujours temps de le lui dire, quand Les Fleurs et Le Spleen seront vendus.

Maintenant, j’arrive à votre lettre. Momentané- ment, je me fiche de la destinée de Pauvre Belgi- que ! (qui s’appellera, je crois, Une Capitale ridi- cule). Il y a seize mois, je disais à M. Dentu que j’allais partir pour la Belgique, et que j’en rappor- terais peut être un livre. Il m’a alors proposé de me l’acheter. D’un autre côté, quand j’ai tra- versé Paris, tout récemment, Massenet de Maran- cour m’a affirmé que M. Faure le prendrait volon- tiers. J’ai répondu que j’avais chargé Julien Lemer de mes petites affaires, et que je n’avais pas le droit