Page:Baudelaire - Lettres 1841-1866.djvu/82

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300 fr. ; — même 200 fr. suffiraient à parer aux premiers embarras et à me permettre de travailler assez vite pour apaiser l’âme d’un éditeur inquiet. — Bien que vous ne veuilliez plus avoir de relations directes avec moi, vous trouverez tout naturel que je vous expédie le premier volume, aussitôt qu’il aura paru. Un de mes amis m’a fait cadeau de papier superbe sur lequel je ferai tirer quelques exemplaires de luxe. Il est bien dur et bien pénible de travailler avec d’aussi cruelles et d’aussi triviales inquiétudes. Et Ancelle aurait bien dû me faire cette petite avance, de son propre mouvement. Ce n’est pas que vous écrire soit pour moi une chose pénible. Ce qui m’est pénible, c’est de n’avoir jamais de réponse de votre main.

Permettez-moi de vous embrasser.

Michel Lévy publiera aussi (mais quand ?) mon livre de poésies et mes articles critiques.

Probablement en Décembre, la Revue des Deux Mondes publiera un roman de moi.


À MONSIEUR ANCELLE
Vendredi, 21 Décembre 1855.

J’ai eu, hier au soir, le courage de rentrer chez moi et d’aller à mon restaurant habituel, malgré mes terreurs. Certes, c’est beau, pour moi du moins. — Mais je suis rentré avec une nouvelle migraine, due à la campagne de Neuilly. J’ai appris, à dîner, que M. Delacroix était sérieusement nommé. Cepen-