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LE CURÉ LABELLE

ment, qu’au nord-est de cette ville se trouve un vaste territoire qui peut être converti avant longtemps en une province tout aussi grande que celle de Québec, et dont le sol est très fertile.

« Nous savons tous que les habitants du Bas Canada n’aiment pas à émigrer au loin : ils vont aux États-Unis et sont perdus pour nous ; il faut les retenir, et pour cela ouvrir la région des forêts à la colonisation immédiate.

« L’expérience faite par le chemin de fer de Saint-Jérôme démontre victorieusement qu’on ne saurait employer un meilleur moyen d’attirer les émigrants et d’assurer l’écoulement de leurs produits. Il serait impossible de dépenser plus à propos les sommes que nous vous demandons. Les prodigieux résultats obtenus sont une garantie certaine de l’avenir. M. le curé Labelle, que plusieurs d’entre vous, Messieurs, connaissent comme un patriote des plus dévoués, un de ces hommes à l’âme enthousiaste qui déploient dans tout ce qu’ils entreprennent une énergie gagnant la confiance universelle, a consacré les huit dernières années à la colonisation de ce territoire. Dans ce court espace de temps il y a fait établir 10.000 personnes qui vivent aujourd’hui dans l’aisance.

« Lorsque le curé Labelle avait fondé un établissement, il s’avançait dans l’intérieur pour en fonder une autre ; mais aujourd’hui il est arrivé si loin que la construction du chemin de fer devient absolument nécessaire pour mener à