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Page:Baudoncourt - Le curé Labelle (1833-1891), 1892.djvu/49

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LE CURÉ LABELLE

tale du Manitoba, centre des « terres noires. » Notre gouvernement fait donc de vrais sacrifices et nulle part on n’offre des avantages aussi grands aux colons.

Tel est le résumé des conférences faites par le curé de Saint-Jérôme dans les grands centres où il s’arrêtait. Porteur d’une loi qui constituait, avec les plus amples pouvoirs, une société de colonisation approuvée par l’État, il attirait sur cette société fortement constituée l’attention de tous ceux qui disposaient de capitaux grands ou petits. Comme on exagérait les craintes que les Français éprouvaient à se lancer dans ces pays inconnus, il eut le talent de déterminer quelques publicistes de renom à revenir avec lui au Canada pour juger des choses par leurs propres yeux. Ce ne fut pas le moindre résultat de ses négociations et de ses efforts, car, à leur retour, ces voyageurs publièrent des récits, des articles et des livres confirmant l’exactitude des dires de M. Labelle, et les regards des Français commencèrent à se porter vers un pays depuis trop longtemps oublié.

On remarque en effet que les années 1885, 86 et 87 ont été signalées en France par l’apparition de nombreuses études qui attirèrent l’attention sur les contrées à coloniser. Le pamphlétaire Henri Rochefort paya lui-même son tribut à l’idée nouvelle en s’écriant dans son journal : « Vous cherchez des colonies ? au lieu d’aller au Tonkin attraper des coups, des fièvres