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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/11

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diant l’état de notre pays et cessant de recourir aux raisonnements de la sagesse humaine, nous avons cherché dans la Bible les lumières qu’elle jette sur ce sujet. Nous avons alors été conduits à reconnaître que la Parole de Dieu, tout en laissant ici à l’Église sa liberté d’action, comme pour toutes les questions d’organisation disciplinaire et de forme de gouvernement, est plutôt, soit dans la lettre soit dans l’esprit, favorable à l’union.

Notre intention n’est point, on le comprend, d’entrer à cette heure dans la discussion de cette grande question. Mais nous nous devons à nous-mêmes d’exposer au moins quelques-uns des motifs qui nous font demeurer attachés à un système contre lequel on dirige de si vigoureux efforts. Nous devons à nos opposants de leur dire pourquoi ils ne nous ont pas convaincus.

D’abord les textes qu’ils citent à l’appui du dogme qu’ils énoncent ne nous paraissent point concluants. Ils nous présentent en particulier ceux-ci : « Les chefs des nations les dominent et les grands usent d’autorité sur elles ; il n’en sera pas ainsi entre vous. » — « Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu, » puis les passages des épîtres de Paul où il établit les droits et les devoirs des magistrats, en les comparant à ceux où il expose les attributions des conducteurs de l’Église. Mais que signifient toutes ces déclarations et que peut-on légitimement en conclure ? Rien d’autre, ce nous semble, que cette vérité incontestable, que les deux sociétés sont différentes, qu’elles se régissent par des principes différents, qu’il y a par conséquent des devoirs différents, mais non contradictoires, imposés à ceux qui sont à la fois membres de ces deux so-