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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/12

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ciétés ; car il faut bien que le même homme puisse, en toutes circonstances, rendre à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu. — Nous protestons contre tout ce qu’on leur fait dire au delà. — Et quant à la déclaration si remarquable que Jésus fit devant Pilate : « Mon règne n’est pas de ce monde, » il n’y a qu’un seul sens à lui donner. Notre divin Maître nous y enseigne que son règne est celui de la vérité, et qu’il ne doit s’établir que par elle. Il y condamne en conséquence d’une manière absolue tous les moyens de contrainte, dont on s’est trop souvent servi sous prétexte de travailler à la gloire de Dieu, mais dont l’emploi n’est assurément pas inhérent à l’union de l’Église et de l’État. On conçoit en effet qu’une église puisse demeurer fidèle à son Chef, et le glorifier dans les rapports même qu’elle entretient avec les puissances de la terre, si elle proteste contre toute oppression morale, contre toute servitude de l’intelligence ; si elle répudie toute intervention de l’État dans le domaine de la conscience ; si elle fait prévaloir en toutes choses les principes de l’équité.

D’un autre côté nous rencontrons dans la Bible des faits et des déclarations qui prouvent que l’on ne saurait condamner d’une manière absolue toute intervention des gouvernements dans les choses religieuses. L’Écriture, il est vrai, nous montre par l’exemple de Hosias, frappé de lèpre pour avoir empiété sur les droits des sacrificateurs, qu’il est des objets auxquels le pouvoir civil ne peut pas toucher sans se rendre coupable ; mais elle nous apprend aussi que c’est par l’ordre de l’Éternel et avec son approbation que David et Salomon s’occupèrent si directement du culte, et que Ézéchias et Josias firent leur réforme morale et religieuse.