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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/14

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cheront en sa lumière, et les rois de la terre y apporteront ce qu’ils ont de plus magnifique et de plus précieux. »

Ces textes n’ont pas besoin de commentaire ; ils établissent assez clairement qu’on ne saurait faire un crime aux rois de la terre de concourir, pour leur part et dans les limites qu’un gouvernement doit nécessairement se poser, à la gloire de Celui qui s’appelle le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs (1 Tim. VI, 15 ; Apoc. XIX, 16).

Et certes ce n’est pas à nous qu’il convient de les délier de ces devoirs, dans un temps surtout où ils sont si disposés à ne tenir compte que des intérêts du présent siècle, et à dire : « Qui est l’Éternel, pour que nous obéissions à sa voix. » (Exod. V, 2.) Nous poserions plutôt en principe que, puisque les autorités qui subsistent sont établies de Dieu (Rom. XIII, 1.), non-seulement il leur est défendu de rien faire qui puisse contrarier les desseins du souverain Chef de l’Église, mais de plus ordonné d’user de leur influence et des moyens légitimes qui sont entre leurs mains, pour en favoriser l’accomplissement. Or ce qu’ils doivent, devant Dieu, il faut bien aussi qu’ils puissent le faire, sans empiéter sur les droits de la conscience et sans outrepasser leurs attributions.

Quant à l’Église, sa ligne de conduite nous paraît plus facile encore à déterminer. Nous posons d’abord en principe qu’elle ne tire son existence d’aucune institution humaine, mais seulement du bon plaisir de son divin Chef par l’action du Saint-Esprit. Nous croyons et professons qu’elle doit vivre de sa vie propre, et qu’elle n’a rien à cet égard à recevoir de l’État. Si donc l’État ne voulait plus entretenir de rapports avec elle, elle pourrait accepter sans crainte la nouvelle position qui lui serait faite ; car pourvu