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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/15

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qu’elle demeure fidèle à son Sauveur, Il ne l’abandonnera pas. Mais nous nous sommes demandé si, pour lui demeurer fidèle, elle devait rechercher la séparation, s’il était de son devoir de rompre les liens qui la rattachent à l’État. Sans doute ici la réponse peut être différente dans tel ou tel cas donné ; mais ne sommes-nous pas autorisés à conclure que l’esprit général de l’Évangile, qui est un esprit de dévouement et d’amour, portera plutôt l’Église à se rapprocher de l’État, de même que le Sauveur s’est approché de l’humanité mourante pour lui redonner et la vie et la santé ? Certes, aussi longtemps qu’on ne lui demandera point de lâches complaisances et qu’on n’exigera pas d’elle des compromis, qui lui seraient nécessairement funestes, elle ne pourra point, sans péché, refuser à la société civile le secours que celle-ci en attend. Heureuse de posséder, dans l’Évangile, le moyen de conduire les peuples à leur vraie destination, elle fera donc tout ce qui dépend d’elle, pour soumettre l’État, ses lois, ses institutions, non point à elle même (Dieu l’en garde !), mais à Christ et à la Parole de sa grâce, en sorte que le Prince devienne ce qu’il doit être, le serviteur de Dieu pour notre bien (Rom. XIII, 4), afin que nous menions une vie paisible et tranquille en toute piété et honnêteté ( 1 Tim. 2, II). Comment n’userait-elle pas en effet de tous les moyens qui peuvent être mis à sa disposition, pour faire prévaloir dans la société civile les principes d’ordre, de justice et de vraie liberté dont elle doit être au milieu du monde l’incorruptible et fidèle représentant ? Et si dans son alliance avec l’État, elle trouve plus de facilités pour l’accomplissement de sa tâche, pourquoi ne devrait-elle pas en profiter, pourvu qu’elle ne songe jamais