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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/16

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à s’appuyer pour une œuvre toute spirituelle sur le bras trompeur de la chair ?

Nous ne voyons pas ce que l’on peut objecter à cela. Même en raisonnant dans l’hypothèse que l’Église, assemblée des croyants, n’aurait de rapports directs, par le moyen de ses représentants (pasteurs, anciens, consistoires ou synodes), qu’avec le gouvernement d’un pays, son devoir serait clairement tracé. Mais combien plus de force n’avons-nous pas pour défendre le système des églises nationales, quand nous les considérons, non plus comme des églises d’État, mais, ainsi que la chose existe dans notre pays, comme des églises de la nation. L’on paraît trop oublier dans toute cette discussion, pour ce qui nous concerne en particulier, que l’église nationale subsiste dans son organisation extérieure, par le vœu légalement manifesté de la majorité des habitants du pays. C’est le peuple qui veut qu’on lui prêche l’Évangile « dans sa pureté et dans son intégrité. » Je demande si une institution qui a pour but de répondre à un désir semblable n’est pas conforme à la volonté de Dieu. Je demande si les imperfections nécessairement inhérentes à toute institution humaine sont de nature à contrebalancer les immenses bienfaits qu’une église établie sur cette base peut répandre sur un pays. Je demande enfin, si nous ne sommes pas autorisés par la lettre et par l’esprit de la Parole de Dieu, à supplier nos opposants de s’arrêter dans leurs projets de séparation et de se préoccuper plutôt avec nous des moyens par lesquels nous pourrons établir entre deux sociétés, qui occupent le même sol, des rapports de bonne harmonie, propres à assurer la prospérité matérielle et morale de notre chère patrie.