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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/17

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Nous n’ignorons pas que c’est là que gît la difficulté, et parce que l’histoire nous présente, dans ses complications diverses, des abus de tous les côtés ; parce que l’on peut citer des inconvénients nombreux qui sont résultés des frottements entre l’Église et l’État, on a pensé qu’il valait mieux en finir et couper le nœud gordien. Mais le remède est violent ; et qui sait, si dans nos sociétés européennes, si particulièrement dans notre pays, il ne serait pas pire que le mal ? — Or il n’est pas impossible, ce nous semble, d’obtenir le concours bien entendu de l’Église et de l’État au vrai bien de la nation. Les principes qui règlent cette matière sont même faciles à poser ; puisqu’il suffit pour cela que chacune des sociétés demeurant distincte de l’autre, reste dans la limite de ses droits et de ses devoirs ; car nous demandons l’union et non pas la confusion.

Or que veut l’Église ? Tout ce qu’elle doit désirer c’est qu’il lui soit toujours possible de prêcher la pure doctrine de la Parole de Dieu, afin de travailler à la conversion et à l’affermissement dans la foi de toutes les âmes qui se trouvent dans sa sphère d’action. C’est là le vrai but qu’elle se propose, aussi devra-t-elle s’interdire toute intervention directe dans les affaires de l’État : car rien n’est plus opposé à l’Évangile que l’esprit de domination. Bien moins pensera-t-elle à demander l’appui du gouvernement pour faire prévaloir ses doctrines, puisqu’elle ne veut agir que sur les consciences et qu’il ne sera jamais dans son intérêt de compter des hypocrites dans son sein. Tout ce qu’elle réclamera dans ses rapports avec l’État, c’est une indépendance complète quant aux doctrines et au culte ; car personne n’a rien à lui prescrire à cet égard si ce n’est son divin Chef.