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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/18

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Telle est, à notre sens, la vraie position de la question ; et quand nous maintenons que l’Église ne doit reconnaitre pour chef que Jésus, nous croyons que cela regarde uniquement les doctrines et les préceptes moraux qui en découlent, et non point telle ou telle question d’organisation ecclésiastique, sur laquelle, faute d’ordres positifs, chaque église particulière est libre de prendre le parti qui lui paraît le plus conforme à ses besoins.

Aussi, tout en rendant justice au dévouement de l’église libre d’Écosse, nous permettons-nous d’émettre un doute sur le principe qui a présidé à sa formation. Pourquoi a-t-elle combattu ? Ce n’est point directement pour une question de doctrine ; elle a simplement voulu maintenir le droit des troupeaux d’intervenir dans le choix de leurs pasteurs. Or, ce n’est point là, du moins en thèse générale, combattre pour les droits de Jésus-Christ ; car d’un côté la marche à suivre pour l’élection des pasteurs n’est point déterminée d’une manière obligatoire dans le Nouveau-Testament, et de l’autre, on sait assez qu’un troupeau, tout aussi bien qu’un patron, peut se donner pour conducteur spirituel un hérétique, un antéchrist, selon la définition de St.-Jean. Nous accordons que, dans les cas particuliers dont il s’agissait, nos frères d’Écosse ont réellement combattu pour la vérité salutaire ; mais le principe qu’ils ont maintenu n’est pas en lui-même une garantie contre l’erreur. Qu’ils ne s’exagèrent donc pas la portée de leur noble conduite : c’est moins pour la suprématie de Christ que pour celle des troupeaux qu’ils ont lutté si vaillamment.

C’était à nous, église vaudoise, qu’il appartenait de protester lorsque notre Loi ecclésiastique de 1839, art. 82 et