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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/19

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87, a conféré au gouvernement civil le pouvoir de régler ce qui se rapporte à la doctrine et au culte. Nous pouvons avoir eu de bonnes raisons pour nous soumettre à cette loi ; mais il est certain cependant que ces articles, lors même qu’ils n’auraient pas le sens précis que nous leur donnons, et que telle n’aurait pas été l’intention du législateur, ont pour tendance inévitable de porter atteinte à un principe contre lequel il ne peut y avoir de prescription. Il ne nous est en effet point loisible de l’abandonner, et aucune loi humaine ne saurait l’anéantir : car on ne peut accorder à l’État le pouvoir de régler les doctrines, sans attaquer directement la souveraineté de Christ. — Si l’Église elle-même n’a pas le droit de se faire ses doctrines, mais seulement celui de les puiser à la source de toute vérité, dans la Parole de Dieu, à combien plus forte raison l’État n’aura-t-il rien à réglementer dans des choses de cette nature. Laisser à un Grand Conseil ou à un Conseil d’État, nommé uniquement en vue des intérêts politiques et sociaux du pays, et sans aucun égard aux convictions religieuses des membres qui les composent, le soin de fixer en dernier ressort ce que doit être un enseignement religieux, ce serait non-seulement poser un principe contraire à l’Évangile, mais encore tomber dans un contre-sens. C’est à l’Église seule qu’il appartient, non pas, nous le répétons, de faire des dogmes, mais de les reconnaître et d’y donner librement son adhésion une fois qu’ils ont été légitimement déduits de la Parole de Dieu. Elle le fait par ses liturgies, par ses catéchismes et par ses confessions de foi.

L’Église donc, en tant qu’elle est l’assemblée de tous ceux qui font profession de croire aux vérités enseignées