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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/20

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dans l’Évangile, ne doit dépendre que de Dieu pour tout ce qui tient à ses doctrines et à son culte. C’est là son droit le plus incontestable : on ne peut le lui refuser sans la ruiner par sa base et sans la dénaturer. Mais une fois qu’il lui est reconnu, elle peut s’en contenter ; car c’est son principe vital. En tout cas, elle ne peut demeurer unie à l’État qu’à cette condition-là.

Dans la position actuelle de notre pays, nous ne désirons point la séparation ; notre conviction est formée sur ce point, et les derniers événements ont contribué à l’affermir. Ce n’est pas au moment où un malaise secret travaille notre peuple que nous voudrions lui retirer le seul moyen de le conduire à la vraie liberté ; et nous regarderions comme le plus grand des malheurs pour le pays, comme l’avant-coureur certain de terribles jugements, si la majorité de la nation en venait à se prononcer pour la dissolution de l’église nationale. Car, dans l’état actuel des esprits, un pareil vole ne pourrait être considéré que comme un rejet public de la Parole de Dieu. — Mais plus notre attachement à l’église évangélique réformée du canton de Vaud est sincère, plus nous nous sentons pressés de réclamer pour elle l’indépendance spirituelle qu’on n’eut jamais le droit de lui enlever.

Ce que nous demandons pourrait d’ailleurs s’obtenir sans amener de grandes modifications dans notre organisation ecclésiastique actuelle : il suffirait de donner au synode une plus grande compétence, en lui accordant le droit d’aviser aux changements qu’il conviendrait d’apporter, soit aux formes du culte public, soit aux livres adoptés pour le culte ou pour l’enseignement public de la religion, et de décider