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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/22

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par les Apôtres, comment oserions-nous espérer d’être complétement à l’abri de semblables mouvements ?

Mais nous pensons aussi que la première chose qu’une église nationale ait à faire, lorsqu’elle voit se former à côté d’elle une dissidence, c’est d’examiner si elle n’y a pas elle-même donné lieu. Elle peut le faire soit par son relâchement dans la vie ou dans la doctrine, soit par un manque d’intelligence des besoins nouveaux qui naissent à la suite d’un réveil, soit par un attachement exclusif à quelque point particulier d’une importance secondaire, soit enfin par une opposition étroite et mesquine à des mouvements, imprudents peut-être, mais qu’on devait chercher à diriger plutôt qu’à contrarier. Les faits ne manquent pas pour confirmer ce que nous avançons.

Entrant donc dans les sentiments d’une humiliation salutaire, l’église nationale ne prendra jamais vis-à-vis des dissidents une position hostile, car ce serait aggraver un mal qu’elle n’a pas su prévenir. Si elle le peut, sans compromettre aucun principe, elle cherchera à retenir ceux qui la quittent, en faisant droit à leurs légitimes demandes, ayant soin, en tous cas, de n’employer auprès d’eux que les moyens qu’inspire une vraie charité ; mais s’il lui est impossible d’empêcher la formation d’églises dissidentes, elle remédiera, selon son pouvoir, au malheur de ces divisions, en entretenant avec elles des rapports de fraternité, si toutefois ces églises demeurent attachées aux vérités salutaires, et qu’elles n’abandonnent pas la source des eaux vives pour se creuser des citernes crevassées. Pourvu que « Christ soit annoncé, » lors même que ce serait par esprit de dispute ou