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Page:Baup - Coup d’œil sur la position de l’église nationale du canton de Vaud.djvu/28

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contribuer à son bien. Pourquoi donc n’ont-elles pas toujours trouvé chez les pasteurs l’appui qu’elles auraient pu en espérer ? Pourquoi ont-elles eu dès le commencement de leurs opérations, sinon une couleur dissidente, du moins l’apparence de fonder une œuvre à part ? Il ne serait pas juste de leur en faire un reproche ; car la faute nous paraît devoir en être attribuée, en grande partie, à l’Église, qui n’a pas encore su trouver le moyen d’utiliser les forces vives qui sont nées dans son sein.

Il est sans doute des choses qu’une église nationale ne peut pas convenablement entreprendre dans son caractère officiel et par l’organe de ses corps constitués. Elle a, en cette qualité, une mission spéciale, à l’accomplissement de laquelle elle doit naturellement se tenir. On comprend, par exemple, qu’elle ne puisse pas facilement s’occuper de missions à l’étranger, puisqu’elle est instituée dans le but particulier de pourvoir aux besoins spirituels d’une certaine circonscription de pays. Mais c’est là toutefois, il faut bien le reconnaitre, un état d’imperfection ; car il est dans la nature de toute église chrétienne d’étendre, plutôt que de restreindre, le champ de son activité ; et si la primitive église était essentiellement missionnaire, on ne voit pas comment l’église de nos jours pourrait renoncer à ce caractère, aussi longtemps qu’il reste des âmes à convertir et des païens à amener à la connaissance de l’Évangile. Il faut donc que le zèle individuel travaille à combler les lacunes que présentera toujours une loi ecclésiastique ; que des associations libres se forment dans le sein de l’église nationale, pour répondre à des besoins que le législateur n’a pas prévus et pour accomplir des devoirs qui, pour n’être pas